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LE CALFATAGE

Le calfatage est l'action qui consiste à remplir à force les espaces entre les planches constituant le revêtement extérieur de la coque (bordage) et du pont d'un bateau dans le cas d'une construction à franc bord. Sa première fonction est de bloquer les bordés entre eux de façon à permettre à la coque de résister aux efforts de cisaillement.
Le but du calfatage est de garantir la meilleure étanchéité du navire.Les fibres étaient la plupart du temps celles des cordages du navire arrivés en fin de vie : chanvre, sisal, ...

Ceci se faisait traditionnellement à l'aide de filasse (ou étoupe) appliqué en force, par boucles successives, par le calfat, en frappant avec un maillet sur des outils spécifiques (ciseau, fer à calfat, etc.), filasse en général protégée ensuite par un enduit fait de brai bitumineux ou de goudron, parfois de mastic de vitrier, lui-même protégé par un entoilage sous un doublage de cuivre.

Ce travail était long et pénible mais l'étanchéité de la coque en dépendait. Le bordé, malmené par les mouvements de la mer et les contraintes du gréement, avait en effet tendance à « jouer » et à laisser passer de l'eau.
Le calfatage était répété lors des opérations de rénovation de la coque. La coque doit être en bon état pour supporter les pressions exercées par le cordon de chanvre ou de coton.

Les coques en bois construites à clins, assemblées à tenon et mortaise, à double bordé, longitudinal ou croisé, dont les bordés sont assemblés entre eux, ne sont donc jamais calfatées, le gonflement du bois à l'humidité étant suffisant pour assurer l'étanchéité. Il en est d'ailleurs de même pour les embarcations, même à franc bord, qui ne supportent que des contraintes légères (sans gréement, peu chargées, utilisées en eaux abritées). Les bateaux actuels sont construits dans des matériaux constituant des voiles continus et ne nécessitent donc plus de calfatage.

Un calfat est un ouvrier employé en construction navale pour le calfatage des bordés des navires. Dans la marine traditionnelle, on prenait dans l'équipage, selon la dimension du navire, un ou plusieurs calfats pour pouvoir intervenir le cas échéant sur la coque.

Encyclopédie des gens du monde: répertoire universel des sciences
Par Artaud de Montor
"la vie d'un calfat"

"Le calfat est un ouvrier dont le travail est d'une grande importance pour le salut du vaisseau, puisque ce travail a pour principal objet de rendre le vaisseau aussi impermeable que possible et de remedier à tous les accidents qui ont pu donner accés à l'eau.
L'opération de calfatage consiste à boucher parfaitement les écarts et les joints ou "coutures" de tous les bordages de la carène, des oeuvres mortes et des ponts. Le calfat commence par ouvrir tous ces joints exterieurement avec un fer tranchant de la forme d'un ciseau, ayant soin que l'ouverture diminue toujours et se réduise à rien vers le fond; puis il y introduit de l'étoupe qu'il enfonce avec un second fer nommé "fer simple" de même forme que le premier sauf qu'il n'a pas de tranchant.
Quand il a fait entrer dans le joint autant d'étoupe qu'il lui a été possible, il la comprime en se servant d'un autre fer appelé "clavet ou fer double", parce qu'il a une rainure au lieu de tranchant et en frappant sur ce fer à grands coups de maillet. c'est ce qu'on appelle battre la couture !

Aprés que la couture a été bien battue, le calfat verse sur l'étoupe du brai bouillant qui en refroidissant forme une espèce de ciment. Il va s'en dire que l'on calfate le vaisseau sur le chantier, peu avant de le lancer.
Ce n'est qu'aprés la mise à l'eau que l'on reconnait si le calfatage a été bien fait.
La carène ou la partie submergée du vaisseau exige d'autres travaux qui sont encore du ressort du calfat et pour lesquels il est necessaire de coucher le vaisseau sur le côté de manière à amener sa quille à fleur d'eau, ce qu'on appelle l'abattre en carène ou le virer en quille.
Le calfat doit alors chauffer la carène et y appliquer le couroi ou enduit destiné à préserver le bois, puis du papier gris et enfin le doublage en feuilles de cuivre. Tout cela fait, le vaisseau est parfaitement en état de tenir la mer; mais outres les accidents qui peuvent survenir, les circonstances ordinaires de la navigation obligent souvent d'avoir recours au Calfat.

Les secousses que le vent et la mer impriment au vaisseau et surtout la commotion de son artillerie quand il a occasion de s'en servir, font ouvrir les coutures des ponts et des murailles qu'il faut recalfater.
Le métier des calfats devient trés perilleux dans un combat. Ils doivent se porter avec les charpentiers partout où le canon de l'ennemi a fait des trous par lesquels l'eau pourrait pénétrer et mettre le vaisseau en danger de couler.
Ces trous ne pouvant pas toujours être bouchés entierement par dedans, on est obligé même au plus fort de l'action, de suspendre les calfats en dehors du vaisseau et munis de tampons de bois, d'étoupe, de suif, de plaques de plomb et de clous, ils travaillent avec une intrépidité et un sang froid admirables, au milieu d'une grèle de boulets et de mitraille.
La vie de calfat se trouve encore en danger lorsque pendant une tempète il faut qu'il plonge dans la mer pour aller reconnaitre la position d'une voie d'eau.
Le maître calfat a une seconde tâche, consequence naturelle de la première : étant charger d'empécher l'eau de s'introduire dans le vaisseau, il est tout simple qu'il le soit aussi de l'en expulser quand elle y avait pénétré...aussi a-t'il dans ses attributions la surveillance et l'entretien des pompes, même de celles à incendie.
C'est la seule partie de son métier qui exige quelque intelligence, ses autres opérations sont simples et absolument mécaniques.

Quoi qu'il en soit, un bon maître calfat est un homme précieux à bord d'un vaisseau."

La chanson du calfat :

sources : wikipedia-google

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